Lotus annonce une restructuration et des licenciements face à un marché tumultueux.

Lotus annonce une restructuration et des licenciements face à un marché tumultueux.

Rédaction :Antoine Blondain

Restructuration chez Lotus : jusqu’à 270 licenciements annoncés

Lotus a déclaré vendredi son intention de supprimer jusqu’à 270 postes au sein de son site de fabrication de Hethel et de son siège social. La société évoque des « conditions de marché volatiles et en évolution, y compris les tarifs douaniers américains », selon la BBC.

Une situation financière précaire

Les licenciements interviennent six mois après que l’entreprise a averti que des postes dans les médias pourraient être menacés. Lotus a enregistré une perte de 200 millions de dollars au cours de la première moitié de 2024, et malgré une augmentation des ventes, la rentabilité peine à suivre le rythme.

Dans un communiqué envoyé à la BBC, Lotus indique qu’elle prévoit de travailler plus étroitement avec Geely, son propriétaire chinois, à l’avenir, tout en affirmant son engagement envers le Royaume-Uni. Voici l’intégralité de la déclaration :

« Lotus Cars a annoncé un projet de restructuration commerciale pour assurer des opérations durables, dans un contexte de conditions de marché volatiles et en évolution, y compris les tarifs américains et une demande des consommateurs en mutation pour les voitures de sport. »

« La société prévoit d’augmenter les synergies au sein de la marque Lotus et avec son plus grand actionnaire et partenaire technologique, Geely Holding Group. »

« Elle examinera des possibilités de partage de ressources et de collaboration en matière de technologie, d’ingénierie et d’opérations. »

Des défis majeurs pour Lotus

Lotus doit également faire face à un double problème. D’une part, ses deux véhicules électriques, l’Electre et l’Emeya, voient leur demande diminuer, laissant une base d’acheteurs restreinte. En termes de performance ou d’autonomie, ces modèles sont peu compétitifs. Ainsi, les rares acheteurs potentiels risquent de se tourner vers d’autres options.

D’autre part, les tarifs de Trump affectent particulièrement Lotus. Les États-Unis représentent l’un des marchés les plus importants pour la marque, et un tarif de 25 % est actuellement appliqué sur tous les véhicules importés du Royaume-Uni, où l’entreprise assemble sa voiture de sport Emira. De plus, ses deux véhicules électriques sont assemblés à Wuhan, en Chine, où un droit d’importation de 145 % s’applique actuellement. Cette semaine, le constructeur automobile a suspendu toutes ses expéditions vers les États-Unis jusqu’à nouvel ordre.

Ces tarifs risquent d’absorber la faible marge bénéficiaire générée par ces voitures, ce qui explique les licenciements et la restructuration. Cette situation laisse peu d’espoir quant au remplacement de l’Elise, le Type 135 entièrement électrique, dont l’avenir est désormais incertain bien qu’il devait initialement être lancé en 2027.

Lotus, comme de nombreux fabricants de voitures britanniques de niche, se heurte régulièrement à des difficultés économiques et à des luttes de rentabilité qui durent depuis des décennies. Espérons que l’entreprise parvienne à surmonter cette période difficile.