Le venin du racisme et des abus en ligne menace l'essence même du sport.

Le venin du racisme et des abus en ligne menace l’essence même du sport.

Rédaction :Sophie Ducrocher

Résumé : L’essor des abus racistes et de la haine sur les plateformes numériques met en lumière l’impuissance du monde du sport à contrer ce fléau. Malgré une prise de conscience croissante, les réponses institutionnelles demeurent insuffisantes, laissant les victimes dans la peur et la vulnérabilité.

Les manifestations de haine et les attaques sur les réseaux sociaux se propagent

Il est incroyable de constater à quel point les tentacules du racisme et de la haine continuent de s’étendre à travers les plateformes numériques, balayant le monde du sport sans relâche. Il est évident que les abus envers les icônes sportives ne disparaîtront pas de sitôt.

Qu’il s’agisse de la couleur de la peau d’un joueur ou de ses performances, les générateurs de haine du cyberespace mondial sont toujours à l’affût. Ce phénomène pourrait être l’un des scandales les plus persistants dans le domaine sportif, révélant son incapacité à bannir l’intolérance et les abus numériques.

En 2023, lors d’un match à Mestalla, à Valence, le galactique de Real Madrid, Vinicius Jr., a interrompu la rencontre pour confronter les supporters suite à des abus racistes présumés, déclenchant ainsi le protocole de LaLiga. Valence a même exigé que Netflix retire des sous-titres jugés « faux » d’une vidéo TikTok, tandis que trois supporters ont été condamnés à huit mois de prison, une première en Espagne.

Les empreintes digitales, les adresses IP et les métadonnées des comptes révèlent l’anonymat trompeur des abus, mais les gouvernements semblent immuables. En Angleterre, la femme de Dominic Calvert-Lewin, star d’Everton, a été confrontée à des torrents d’abus racistes et misogynes en ligne après avoir loué ses performances. Everton a condamné ces attaques « criminelles », mais les autorités négligent les traces numériques traçables, laissant les athlètes exposés.

Combien de temps avant qu’une tragédie publique pousse à l’action ?

Les athlètes, qu’ils soient hommes ou femmes, de toutes origines, deviennent des boucs émissaires en cas de défaite. La joueuse de tennis Serena Williams a reçu des messages de haine après un match en 2024, et sa famille a également été attaquée en ligne. Cette haine numérique, mêlée de racisme, vole la joie du sport, tandis que les autorités restent apathiques face à ce problème.

Face à l’inaction, les joueurs commencent à prendre les choses en main. En 2021, un boycott des médias sociaux par des clubs de football et des joueurs visait à faire pression sur les plateformes pour qu’elles adoptent des mesures plus strictes contre les abus en ligne. Bien que cette protestation ait sensibilisé l’opinion publique, les changements concrets demeurent limités.

L’abus en ligne persistant envers les athlètes de tous les sports et leurs familles est un problème urgent qui nécessite des mesures globales, mais aucune n’est à l’étude. Les abus se cachent derrière un anonymat illusoire, mais les empreintes digitales, telles que la géolocalisation et les identifiants utilisateur, sont indéniables. Le refus des gouvernements d’agir, en dépit de ces outils disponibles, encourage la haine.

Alors que des insultes venimeuses et des menaces résonnent sans cesse sur nos écrans, les athlètes et leurs proches se retrouvent piégés dans une zone de guerre numérique. Chaque message de haine sape leur courage, transformant la victoire en vulnérabilité et la passion en peur.

Il est temps de réclamer des politiques de tolérance zéro et une application rigoureuse de la loi par les gouvernements, car aucun joueur, parent ou partenaire ne devrait payer le prix ultime à cause d’un but manqué ou d’un match perdu.

Athlon Sports Information