Un quart des enseignants recensés au Canada ne possèdent pas les qualifications requises, révèle un rapport

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Le nombre d’enseignants non qualifiés dans le réseau public au Canada est plus élevé que prévu, dépassant les 30 000 personnes, selon un rapport de la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc.

Le rapport révèle que plus d’un quart des 111 151 enseignants recensés en 2020-2021 n’étaient pas qualifiés. La majorité d’entre eux étaient des professeurs suppléants (25 276), suivis des professeurs à temps partiel (2 474), des enseignants à la leçon (2 145) et des professeurs à temps plein (626).

Jusqu’à récemment, les données du ministère ne mentionnaient que quelque 3 000 enseignants non qualifiés, mais cette donnée ne comprenait que ceux ayant obtenu une permission spéciale du ministère pour enseigner. En réalité, il y a 26 743 autres enseignants travaillant “sans autorisation” pour lesquels le ministère ne dispose d’aucune information sur leur formation.

Pour obtenir une permission spéciale, il faut avoir un diplôme d’études secondaires et une formation jugée pertinente au cégep ou à l’université. Les étudiants en éducation universitaire qui enseignent avant d’avoir terminé leurs études sont considérés comme qualifiés.

De plus, les enseignants non qualifiés travaillent beaucoup moins souvent que les enseignants réguliers. Bien qu’ils représentent un quart de l’effectif, ils ne comptent que pour 8,3 % des heures travaillées dans le réseau.

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On ne sait pas si ce phénomène touche davantage l’enseignement secondaire ou primaire, ni comment les établissements anglophones et francophones se comparent à cet égard.

Le rapport pointe du doigt le ministère de l’Éducation pour son manque d’informations claires sur les besoins en enseignants qualifiés et les enjeux liés à la pénurie. Il souligne également l’absence d’un plan d’action complet et cohérent pour y remédier.

Plusieurs initiatives ont été lancées pour pallier la pénurie, mais elles sont gérées de manière fragmentée, sans vision d’ensemble, déplore la vérificatrice. Les signes annonciateurs de la pénurie se manifestent depuis plusieurs années.

Cette situation a été soulevée pour la première fois en 2004 par le Conseil supérieur de l’éducation, il y a près de 20 ans.

La pénurie a des conséquences, selon les directions d’écoles interrogées par la vérificatrice : baisse de la qualité de l’enseignement, manque de cohérence dans les interventions auprès des élèves ayant des besoins spéciaux, augmentation de l’anxiété chez les élèves, etc.

Des représentants du ministère ont déclaré à la vérificatrice qu’un travail avait été entrepris en 2022 pour mieux documenter la pénurie et qu’un modèle de prévision des besoins en enseignants avait été mis en place récemment.

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À l’heure actuelle, le ministère collecte des informations auprès des 72 centres de services scolaires pour obtenir des données. Cependant, certains centres ne répondent pas aux demandes, ce qui rend le portrait incomplet.

La vérificatrice refuse cependant de blâmer les centres de services scolaires dont le personnel est débordé. Elle souligne que c’est surtout au ministère d’agir.

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